«J'ai écrit ce livre pour mes amis morts à Bagdad. Je les avais croisés au fil de ma vie, singulièrement dans les Balkans. C'était une si belle équipe! Un groupe d'hommes et de femmes qui venaient de tous les pays, de toutes les croyances, et qui avaient en commun le désir d'apporter plus de douceur aux damnés de ce monde. Pendant deux ans, du Kosovo à l'Irak, ils se sont battus, pied à pied, afin de proposer une vie sans meurtre, une vie avec moins de haine, à des peuples que l'Histoire avait, depuis des siècles, jetés dans l'affrontement. J'ai eu le privilège de travailler avec ces militants du monde, ces "guerriers de la paix". Quand je pense à eux, je me dis: nous n'avons pas échoué. Et nous avons eu la chance immense de nous aimer. Auprès d'eux, j'ai appris qu'entre l'humanisme de ma jeunesse et le cynisme auquel je me suis tant de fois heurté, il y a place pour la politique.»
B.K.