Mars 1696. Lorsqu’il envoie le chevalier de Charnat enquêter sur les disputes dont s’agite l’abbaye de la Trappe, le marquis d’Argenson lui rappelle le principe de Richelieu : « Ce qui cause du trouble dans la religion en cause aussi dans l’État ». Pour Charnat, la mission est d’autant plus importante qu’il compte servir ainsi ses ambitions auprès des ministres. Et – qui sait ? – de Louis XIV.
À La Trappe, le silence et l’austérité sont de règle. Ils contrastent avec le bruissement des intrigues et les fastes ostentatoires de la Cour. Le Roi Soleil veut se mettre en conformité devant Dieu. Il se reconnaît dans le Soleil noir du monastère.
Voyageant entre la Trappe, où l’on s’exerce à la mort, les armées où l’on se confronte à la violence et le salon parisien de la singulière duchesse de Cyrthe, où l’on se risque à l’amour, Charnat tente de rétablir l’ordre et la raison. Mais le Grand Siècle est un labyrinthe au cœur duquel l’attend précisément ce qui cause du trouble dans la religion comme dans l’État.