Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Qui définit ce «nous» ?
Qui disons-nous qu'ils sont ? Quels fondements à ce
«ils» ? Chacun possède des identités multiples, que
ce soit dans son vécu, au sein de la société, d'institutions
et d'organisations, ou dans les espaces transnationaux.
La notion imprécise d'identité européenne
constitue à cet, égard un bon exemple d'entrecroisement
des facteurs d'identification.
Le vécu est en partie déterminé par la mémoire individuelle,
et plus encore par une prétendue «mémoire
collective» dont la transmission s'effectue essentiellement
par la famille, par l'école, et par les médias
dont les influences modèlent les identités. Le «tout
acquis» est aussi absurde qu'un «tout inné» auquel
fait croire le développement de la génétique et de ses
applications. Pas plus qu'un «tout sexe» n'équivaut à
l'identification à la relation à autrui, à commencer par
l'amour.
Les conceptions de l'identité sont liées aux questionnements
ultimes et les réponses pèsent en retour sur
la façon dont les groupes humains conçoivent et organisent
leur avenir, donc sur la politique. Une réflexion
précieuse au moment où les questions identitaires
ressurgissent avec tant de force.