Les inaccomplis
« C'est peut-être là, dans cet instant de ce passé désormais bien lointain, qu'ont commencé à se dessiner les grandes lignes de mon destin un peu particulier. Mon lien le plus authentique avec la réalité, c'était ma foi solide en ce que les hommes ont produit de plus beau dans leur quête pour définir leur rêve et lui donner corps... »
Arwa Saleh était membre du bureau politique du Parti communiste ouvrier égyptien, fondé dans le sillage de la guerre israélo-arabe et du mouvement étudiant égyptien du début des années 1970. Écrit plus de dix ans après qu'elle a quitté le parti et la vie politique, publié peu avant son suicide, ce livre, entre mémoires et testament politique féroce, offre un regard lucide sur la responsabilité des intellectuels dans l'échec du projet de libération nationale.
Ce livre-manifeste, revendiqué par les révolutionnaires de la place Tahrir en 2011, s'adresse non seulement à la génération de militants de gauche que Saleh a côtoyée, mais surtout à tous ceux qui s'interrogent sur les conditions du changement politique dans les régimes autoritaires postcoloniaux. C'est également le témoignage rare d'une femme engagée dans un milieu intellectuel dominé par les hommes.