«Ancien Interne des hôpitaux de Paris» : la mention est gravée à l'entrée du cabinet du médecin.
Créé par Napoléon après la Révolution pour organiser les études de médecine, l'internat des hôpitaux de Paris, sorte de grande école prestigieuse, est associé à tous les progrès de la médecine. Pendant cent cinquante ans, de 1802 à 1952, jusqu'à la généralisation du temps plein hospitalier et à la création de la Sécurité sociale, les internes ont vécu et travaillé ensemble à l'hôpital autour de la fameuse salle de garde. La plupart des célébrités médicales du passé (Claude Bernard, Henri Mondor, Robert Debré) ou du présent (Jean Bernard, Etienne Beaulieu, René Frydman), ainsi que le prix Nobel de médecine français (Jean Dausset) sont d'anciens internes des hôpitaux de Paris.
Dans ce livre riche en anecdotes pittoresques, Bénédicte Vergez-Chaignon décrit le concours de recrutement, régulièrement marqué par des scandales, et retrace la vie quotidienne des internes durant leurs années d'apprentissage. Dans la salle de garde, le carabin veille et organise chahuts et canulars, il participe aussi aux heures chaudes de la vie parisienne : révolutions, guerres civiles, avènement de la République...
Familier de la mort qu'il combat pour soigner ses malades, l'interne affiche une soif de vie et un non-conformisme, autant de marques de distinction qui font de lui une figure singulière de la société.