Dans le sillage de Hannah Arendt, cet ouvrage suit les traces de deux figures idéal-typiques du judaïsme moderne – le paria et le parvenu – autour desquelles se dégage une typologie des intellectuels juifs.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 1992)
La pensée judéo-allemande rayonne, dans l'histoire du XXe siècle, comme une sorte d'âge d'or de la culture, qui continue à projeter sa lumière sur notre époque. Et pourquoi, elle apparaît aujourd'hui comme un continent englouti de l'histoire. S'interroger sur ce paradoxe et sur le parcours de la judéité au sein de la Mitteleuropa signifie alors aller aux sources d'une déchirure majeure du monde contemporain, qui a transformé l'Allemagne de pays modèle de l'émancipation en lieu où fut conçu et mis en œuvre un projet d'anéantissement systématique des Juifs.
Cet épilogue tragique pousse l'historien à repenser l'entrée des Juifs dans la modernité et à rétablir, au-delà du mythe, la réalité de la " symbiose judéo-allemande ". Dans le sillage de Hannah Arendt, cet ouvrage suit les traces de deux figures idéal-typiques du judaïsme moderne – le paria et le parvenu – autour desquelles se dégage une typologie des intellectuels juifs. Souvent considérés, aujourd'hui, comme des classiques de la culture allemande, ces derniers vécurent toute leur vie sous le signe d'une altérité négative qui en faisait des outsiders et des marginaux. Par conséquent, la réappropriation de leur héritage spirituel implique de remettre profondément en question le passé allemand.
Écrit dans une perspective historique qui prend en compte à la fois la longue durée de l'émancipation et le cassure de civilisation qui porte le nom d'Auschwitz, cet ouvrage montre que, sans élaboration critique du passé, l'idéalisation actuelle de la " symbiose judéo-allemande " risque de se traduire dans une nouvelle mystification de l'histoire et dans une offense à la mémoire des vaincus.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 1992)