Imaginez-moi en Œdipe, face à mes responsabilités du moment, et souvenez-vous de cette histoire que je vous ai susurrée maintes fois en embrassant avec suavité vos lobes délicieux :
« Le Sphinx était immobile, Œdipe faisait face à lui. L'étrange animal posa une énigme. Qui marche à quatre pattes le matin, à deux le midi et à trois le soir ? Œdipe doit répondre avec précision, la liberté de Thèbes en dépend. C’est l’Homme, qui au matin de sa vie se déplace à quatre pattes, au midi de sa vie marche avec ses deux jambes, et qui, au soir de sa vie, s'aide d'une canne, marchant ainsi sur trois pattes », répondit-il.
La ville fut sauvée, Œdipe adulé.
Je suis passé devant le Sphinx.
Après m'avoir regardé longuement, la bête m'a posé l'énigme suivante : « Vous souvenez-vous de Thèbes ? Sûrement, mais Thèbes n'est plus, votre Monde est, alors cherchez le sens réel de la Suite de Thèbes 4-2-3 ».
Se passionner pour les mathématiques, c'est plonger dans les ténèbres. C'est une science abyssale magnifique. Percer ses mystères est un rayon de soleil qui vous éclaire. Faut-il avoir la compétence, la patience et la chance d'y consacrer du temps ? Pourtant, chercher le sens de la vie dans les nombres me paraît être une vaine démarche, les plus grands penseurs se sont tous perdus à le faire ; d'ailleurs, ils errent dans les forêts des songes, au clair de lune, à l'aube morne.
Oublier le temps, chercher le sens, fouiller dans son intérieur, c'est parfois contradictoire ; Pierre Assouline disait que lorsque nous avons une vie intérieure, nous menons déjà une double vie.