Simples machines à délivrer les grades ou lieux de conférences mondaines, les facultés des lettres sont profondément rénovées à partir de 1880, sous l'égide des Républicains désormais maîtres du pouvoir. Il s'agit de les transformer en véritables foyers de science, sur le modèle allemand, mais aussi en foyer d'esprit public au service de la nation. Les facultés de province, peu étudiées par les chercheurs, bénéficient de ces efforts polymorphes de l'État républicain et se voient dotées de moyens conséquents. Les acteurs majeurs de ce renouveau sont bien cependant les enseignants qui, au quotidien, animent la vie des facultés, forment les étudiants et font avancer la recherche. La faculté des lettres de Douai, transférée en 1887 à Lille, est un remarquable exemple de cette promotion de l'enseignement supérieur sous la Troisième République. Après avoir présenté l'évolution des effectifs enseignants littéraires entre 1870 et 1940, tout en décrivant l'évolution catégorielle et disciplinaire, l'ouvrage propose une étude des principales caractéristiques de la microsociété littéraire septentrionale (origines sociales, professionnelles, formation universitaire) avant de s'attacher aux liens multiples qui se tissent entre ces enseignants, l'espace local et la nation. La fin de l'ouvrage propose alors les notices biographiques des 93 enseignants titulaires (professeurs et maîtres de conférences) de la faculté des lettres entre 1870 et 1940 ainsi que quelques notices sur les chargés de cours les plus importants.