Il n'est plus guère de secteurs de notre vie quotidienne qui ne soient, au moins
en partie, régis par les directives de la bureaucratie bruxelloise. Mais comment
sont prises ces décisions ?
Au modèle administratif rigide et souvent autiste hérité de l'influence française
au début de la construction européenne, sont venues s'ajouter les méthodes
manipulatoires du lobbying à l'anglo-saxonne. Les grands groupes
économiques et industriels ont désormais pignon sur rue dans la capitale de
l'Union européenne et leurs avocats, leurs agents, savent, à chaque étape de la
rédaction des directives, faire modifier, par des informations biaisées, les
arbitrages dans le sens de leurs intérêts particuliers. À cet égard, force est de
constater - et l'auteur en offre des exemples aussi savoureux qu'affligeants -
que les Français se laissent régulièrement «rouler dans la farine».
À l'heure où, dans plusieurs des pays fondateurs de l'Union, les opinions
marquent de plus en plus leur méfiance, cette plongée indiscrète et informée
au sein du microcosme bruxellois nous donne à comprendre les dérives d'un
système qui semble échapper à tout véritable contrôle démocratique.