L'Amour est bien plus que l'Amour, écrivait Chardonne. Il en va de même pour une langue. Elle n'est pas seulement véhicule d'une pensée, elle est, elle-même, pensée, âme et sentiments.
L'auteur est né en Flandre. Il est attaché à la terre de sa naissance. Sa langue est le français. Elle fait partie de lui. Jusqu'au plus profond de son être. Depuis le Haut Moyen Age et, plus encore, depuis le XVIIIe siècle, il se trouve, en Flandre, une minorité de langue française. La montée du nationalisme flamand a conduit à son éradication par la loi.
L'Histoire n'est pas linéaire. Ni les responsabilités. Luc Beyer de Ryke ne les occulte pas. Lui qui, durant dix-huit ans, présente le journal télévisé à la RTBF, fut, durant deux mandatures, parlementaire européen, mais également, dix-huit ans durant, mandataire au niveau local, à Gand, sa ville natale.
Francophone, dans le respect de l'autre, il n'a jamais renié ses origines. Il raconte l'Histoire de ces Flamands qui aiment la Flandre, "en français". C'est le roman d'une émotion et d'une fidélité. C'est aussi une histoire exemplaire... et prémonitoire : le cas belge préfigure sans doute cette "Europe aux cent drapeaux", dont parle un militant breton, avec l'intolérance qui accompagne trop souvent les nationalismes régionaux. L'avenir est fait d'incertitudes, et, problablement, de tumultes.