Les portraits sans concession de vingt-quatre personnages célèbres qui ont fait du meurtre de masse un instrument de pouvoir
L'empereur chinois Qin Shi Huang fit exécuter en une fois 460 intellectuels et brûler tous les livres de son empire. Simon de Montfort ordonna qu'on crève les yeux de tous les défenseurs d'une ville dont il venait de faire le siège. Le sultan Abdülhamid II organisa le massacre de plus de 200 000 Arméniens et l'enlèvement de 100 000 femmes pour ses harems. Kadhafi faisait retransmettre à la télévision les exécutions publiques de ses opposants. Des 20 000 personnes que Pol Pot a internées dans la prison S-21, sept seulement ont survécu.
Ce ne sont là que quelques détails des crimes commis par les hommes hors norme réunis dans ce livre. Cependant, le catalogue de la terreur universelle dressé par Patrick Pesnot n'est pas seulement hallucinant. Il permet de s'interroger sur l'exercice du pouvoir : jusqu'à quel point le Mal a-t-il été dans l'histoire un outil de gouvernement ? Et cet outil a-t-il jamais été efficace ? Mais aussi : n'y a-t-il pas une part de légende dans la recension des faits du fait, parfois, de l'accusé lui-même ? Faut-il attribuer de telles dérives à la maladie - la tyrannie d'Ivan le Terrible serait ainsi un symptôme de la syphilis ?
Un livre inventaire qui ne néglige pas l'anecdote sanglante, mais la dépasse pour permettre au lecteur d'aborder le territoire de la réflexion.