L’étude descriptive du souvenir a été très bien faite par divers auteurs, surtout par les Ecossais ; aussi le but de ce travail n’est pas d’y revenir. Je me propose de rechercher ce que la nouvelle méthode en psychologie peut nous apprendre sur la nature de la mémoire ; de montrer que les enseignements de la physiologie nnis à ceux de la conscience nous conduisent à poser ce problème sous une forme beaucoup plus large ; que la mémoire, telle que le sens commun l’entend et que la psychologie ordinaire la décrit, loin d’être la mémoire tout entière, n’en est qu’un cas particulier, le plus élevé et le plus complexe, et que, pris en lui-même et étudié à part, il se laisse mal comprendre ; qu’elle est le dernier terme d’une longue évolution et comme une efflorescence dont les racines plongent bien avant dans la vie organique ; en un mot, que la mémoire est, par essence, un fait biologique ; par accident, un fait psychologique.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.