Il n'existe jusqu'à présent aucun recueil des traditions parlées de
notre vieux duché. Si l'exemple que je donne est imité, j'aurai du
moins signalé le premier une source nouvelle d'études historiques et
littéraires. Les contes que l'on va lire sont, en effet, bien loin d'être
les seuls que l'on puisse recueillir dans les quatre évêchés bretons ;
nous aurions pu en donner un grand nombre d'autres, d'un intérêt
égal ; mais, l'étroitesse du cadre forçant à faire un choix, nous nous
sommes borné à publier les plus connus, ceux desquels s'exhalait
cette senteur du pays qui ne peut tromper.
On trouvera peut-être nos récits bien arrangés pour des récits parlés
; mais nous ferons observer qu'à force d'avoir été répétées, ces
traditions ont pris une allure consacrée et pour ainsi dire officielle.
Les conteurs ne répètent pas seulement les mêmes faits dans le même
ordre ; ils se servent, le plus souvent, des mêmes expressions, et leur
narration n'a aucune des incertitudes ni des aventures de l'improvisation
; c'est plutôt une sorte de récitation diversement accentuée,
mais toujours un peu monotone, que l'on prendrait à quelques pas
pour une lecture (extrait de l'Introduction de 1868).
Ne boudez pas votre plaisir de retrouver ces contes fantastiques
du pays breton puisés aux meilleures sources !