L'arrivée de nombreux migrants aux portes de l'Europe depuis 2010 a suscité d'âpres débats. Entre la peur et la compassion, y a-t-il place pour un principe partagé, universel, qui ferait de ces déplacés, venus de Syrie, de Libye, d'Ukraine, plutôt qu'un problème, une cause essentielle ? Au nom de quoi s'engage-t-on pour des personnes qui ne sont pas ou pas seulement des « travailleurs immigrés » ou des « réfugiés politiques », mais simplement des personnes en mouvement ? Changer notre relation aux migrants, reconnaître l'existence aux frontières d'une scène politique, et enfin voir la beauté profonde de ces « mondes de Babel » : voilà ce à quoi Michel Agier nous invite, dans cet essai personnel et engagé.