Depuis Hérodote, les voyageurs anciens avaient été frappés par ce pays étrange qui « ne faisait rien comme les autres » et conservait à ses morts l'apparence de la vie. Grâce à leurs témoignages et à celui des Arabes, l'Occident a toujours su que l'Égypte ancienne était le pays des momies. Aujourd'hui, on connaît l'essentiel du processus de la momification, une dessication des corps obtenue en partie grâce au climat sec de l'Égypte, mais aussi par l'enlèvement des viscères, l'utilisation du natron et le bandelettage. De même, on sait quels rituels accompagnaient la préparation du cadavre, quel personnel en était chargé. Dans la religion égyptienne, la momification constitue la garantie de l'immortalité, la possibilité d'une nouvelle vie. Françoise Dunand et Roger Lichtenberg, qui travaillent depuis trente ans sur les pratiques funéraires égyptiennes, font le point sur la connaissance historique des momies, et y ajoutent une dimension scientifique, s'appuyant sur les récentes analyses radiographiques ou génétiques des corps.