Longtemps, les hommes ont défini la maternité à leur manière :
succédant aux prêtres, les philosophes, les médecins, les politiques
ont prescrit des règles de conduite aux «filles d'Ève». Les femmes
n'avaient pas leur mot à dire, à l'exception des mieux nanties ou
des plus combatives. Progressivement, l'instruction des filles s'est
généralisée, les femmes ont osé revendiquer leurs droits. Puis,
grâce aux progrès scientifiques, elles ont pu limiter leur fécondité,
devenir mères selon leur volonté et non plus selon leur «nature».
Et en gagnant leur vie, en accédant à l'espace public, elles ont
pris la parole de plus en plus librement.
Que disent les femmes, qu'écrivent-elles sur la maternité, sur
la relation entre mère et enfant ? En leur donnant ici la parole,
en mettant en valeur leurs dits et leurs écrits, présentés dans
leur contexte historique et social, cet ouvrage, qui inclut une
anthologie littéraire - du XVIIe siècle à nos jours -, offre une
histoire passionnante et originale.
D'une grande diversité (lettres, billets d'abandon, conseils
de nourrices, traités d'éducation, poèmes, journaux, romans,
autofictions, écrits pour la jeunesse, bandes dessinées, blogs...),
les textes proposés émanent d'écrivaines célèbres ou d'anonymes.
En abordant des thèmes aussi divers que le déni de grossesse, les
nouvelles configurations familiales, la transmission maternelle
ou la conciliation maternité-travail, ils illustrent des évolutions
de la société contemporaine et les nouvelles façons d'être mère.