On sait que, craignant la contagion
des soulèvements arabes, la très
active et très paranoïaque censure
chinoise a interdit sur les moteurs de
recherche locaux les mots «Tunisie»,
«Égypte» et même «jasmin», après
«Tibet» et «droits de l'homme»...
Comme tout finit par se savoir en ce
cybermonde, nous avons eu accès en
quelques clics à un document officiel
chinois, aussi confidentiel qu'instructif :
une liste établie par la police de l'Internet
et répertoriant par avance les vocables
à censurer dans l'espace électronique
dès les premiers balbutiements d'une
révolte redoutée.
C'est un extrait de cet inventaire des mots
faisant peur au pouvoir chinois que nous
publions ici. Afin de dissiper quelque peu les
ténèbres qui couvrent la situation sociale en
Chine, nous avons simplement ajouté nos
propres commentaires aux nébuleuses
raisons alléguées par les cyberflics.
Car, nul n'en peut plus douter, des troubles
d'une ampleur inédite menacent le fameux
«socialisme de marché» et pourraient avoir
sur la marche de l'économie mondiale, déjà
bien boiteuse, des effets d'une ampleur
phénoménale.