Ségou est un roman si riche et si divers qu'on ne le peut résumer. Il est à la mesure - à la démesure - de ces terres du Sahel qui s'étendent sous un ciel immense. Un grand souffle le parcourt et l'anime : c'est l'âme même de l'Afrique.
Ségou, c'est, à la fin du XVIIIe siècle, entre Bamako et Tombouctou - dans l'actuel Mali -, un royaume qui tire sa puissance de la guerre. À Ségou, on est animiste ; or une religion conquérante se répand dans les pays du Niger : l'islam, qui séduit les esprits et se les attache. De ce choc historique naîtront les malheurs de Ségou et les déchirements de la famille de Dousika Traoré. Les quatre fils de ce noble bambara proche du pouvoir royal connaîtront des destins opposés et terribles en ce temps où se développent, d'un côté, la guerre sainte et, de l'autre, la traite des Noirs. Ainsi, acteurs et victimes de l'histoire, il y a les hommes. Mais, plus profondément, il y a les femmes, libres ou esclaves, fières et passionnées, qui, mieux que leurs époux et maîtres, connaissent les chemins de la vie.