L’image de la Thaïlande est étroitement associée à celle du bouddhisme. On sait moins que ce pays fait partie, depuis 1998, des membres observateurs de l’Organisation de la Conférence Islamique ou que figurent, au plus haut niveau de son appareil d’Etat, plusieurs personnalités musulmanes. Il faut dire que la communauté représente 8% de la population nationale. Majoritaire dans certaines provinces du sud du pays, elle est également de plus en plus visible à Bangkok où son importance démographique ne cesse de croître. Quelles sont les origines de l’Islam dans le royaume ? Comment les musulmans se sont-ils intégrés à la nation thaïlandaise ? Quels sont les termes de la réaffirmation identitaire de cette minorité au sein d’un pays sensible aux effets de la globalisation ? Dans une Asie du Sud-Est où les peuples de tradition islamique pèsent d’un poids important, les musulmans de Thaïlande peuvent-ils jouer le rôle de trait d’union entre le Lotus et le Croissant ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions, particulièrement importantes à un moment où l’image des sociétés musulmanes est, en Thaïlande comme ailleurs, brouillée par l’essor des attitudes réactionnelles génératrices de radicalisation.