Aux Indes, les mythes disent la profondeur de la parole, celle que l'on ne peut entendre dans l'ordinaire des mots. C'est par le mythe qu'on exprime l'indicible, le merveilleux et le terrible dans des cultures où il pénètre tous les savoirs, y compris les plus austères. On le rencontre dans la parole, parole sanskrite bien sûr, et aussi dans les peintures, les sculptures, tous les arts et les savoirs. Aujourd'hui où il faut fabriquer l'histoire d'un pays nouvellement créé, les mythes sont mis au service d'une conscience nationale qui cherche ses racines dans le passé. Si les mythes modernes sont parfois dorés, autrefois ils étaient rouge, noir et blanc : il fallait dire l'inlassable activité des dieux, la présence continue des démons et les aspirations transcendantes.
Aux Indes, la mythologie conjugue donc l'érudition sanskrite avec l'imagination, elle prétend dire le fond des choses, toucher à l'âme, sans passer par l'esprit. On a donc raconté et expliqué les mythes pour qu'ils soient entendus comme leurs créateurs les avaient conçus. Des mythes : en voici quelques-uns parmi beaucoup d'autres.