Les neutres d'Europe face au génocide.
1941-1945
Seuls six États européens conservent jusqu'en 1945 une neutralité plus ou moins intacte, et leurs motivations sont plus tactiques qu'idéologiques même dans le cas du passé récent de l'Espagne. Cette neutralité est aussi l'occasion de fructueux échanges économiques, et si le cas de la Suisse est aujourd'hui relativement connu, autant ceux de l'Espagne, du Portugal et surtout de la Suède, partenaire essentiel et discret de l'effort de guerre allemand, sont laissés dans l'ombre.
Réfugiés les plus discriminés en Europe, les Juifs se heurtent aux frontières fermées de la plupart des puissances neutres, en particulier celles de l'Espagne et de la Turquie. Fin 1942, alors que les gouvernements concernés savent l'essentiel du massacre en cours, ils ne modifient pas pour autant, véritablement, leurs politiques d'accueil. Soixante-dix ans après la tragédie, leurs réactions posent à nouveaux frais la question de la neutralité dans une situation de génocide.