La toponymie (ou étude des noms de lieux) est plus avancée, du moins en ce qui concerne la France, que l’anthroponymie (étude des noms de personnes). Mais l’ouvrage capital d’Auguste Longnon, sur ce sujet, est surtout destiné aux spécialistes. On trouvera ici pour la première fois, un exposé rationnel des phénomènes généraux et des principes qui dominent la toponymie. Malgré les recherches, bien des cantons de ce vaste domaine sont encore peu ou point défrichés : les noms de rivières, les noms de montagnes et accidents de terrain, les lieux-dits. Même la toponymie des lieux habités renferme encore une grande part d’inconnu.
Le principal attrait de ces études, c’est la perspective qu’elles ouvrent sur les lointains de notre passé linguistique, car les noms de lieux renferment les éléments les plus archaïques de la langue. Séduction dangereuse et pleine d’embûches : il n’est pas d’étymologies plus délicates à aborder que celles-ci, et seul le spécialiste peut entreprendre avec chance de succès ces reconstitutions difficiles et complexes... (extrait de l’Avant-propos).
Albert Dauzat, né à Guéret (1877-1955), éminent linguiste, directeur de l’École pratique des hautes études, auteur d’innombrables études linguistiques qui font toujours autorité encore aujourd’hui. Les Noms de lieux fut, à l’origine publié en 1926 puis réédité en 1937.
Conçu pour synthétiser et vulgariser une science toujours mal connue, voici une nouvelle édition, enfin, entièrement recomposée de cet ouvrage indispensable.