«Apologues, fantaisies oniriques, fables fantastiques, petits récits
de science-fiction ou méditations à coloration métaphysique... ; les
genres varient, mais l'inspiration morale reste la même. C'est au
même triomphe des limites et de l'absurdité de notre condition que
nous assistons... Ses fantasmes et ses névroses, Buzzati les décrit
avec l'élégance et le détachement qu'on lui connaît. La sobriété
douloureuse de la phrase se fait plus concise, plus sèche.»
Françoise Wagener, Le Monde
On retrouve dans ces nouvelles l'extraordinaire don de Buzzati, où
l'économie et la précision se mêlent à l'aisance dans le passage du
naturel au surnaturel, souvent par le chemin de l'humour. Buzzati y
joue, avec une virtuosité presque douloureuse, de ces clairs-obscurs
de la réalité qui, dit-il, «transforment les pauvres apparences du jour
en un paradis où il serait beau de sombrer pour toujours» - un paradis
qui est celui de «l'imagination survivante», dans sa lutte contre «un
monde civilisé qui ne la laissera plus jamais en paix».
Ces nouvelles, initialement publiées dans la collection «Pavillons»
en deux recueils, sous les titres Les Nuits difficiles et Le Rêve de l'escalier,
sont aujourd'hui réunies en un seul volume conforme à l'édition
originale italienne, Le Notti difficili.