Longtemps, la Chine a cherché à être aimée. Elle aspirait à séduire, projeter une image positive dans le monde, susciter l'admiration. Aujourd'hui, Pékin n'a pas renoncé à la séduction ; mais, dans le même temps, elle assume toujours plus d'infiltrer, de corrompre et de contraindre, dans le but de façonner l'ordre mondial à son avantage : ses opérations d'influence se sont considérablement durcies ces dernières années et ses méthodes ressemblent à celles employées par Moscou. C'est un « moment machiavélien » au sens où pour Pékin désormais « il est plus sûr d'être craint que d'être aimé ».
Ce rapport met à nu cette politique offensive de la Chine et s'intéresse à cette évolution, avec l'ambition de couvrir tout le spectre de l'influence, de la plus bénigne (diplomatie publique) à la plus maligne, c'est-à-dire l'ingérence (activités clandestines). Il présente les actions de manipulation conduites par Pékin à l'égard des diasporas, des médias, de l'économie, de la politique, de l'éducation, des relations internationales, des think tanks, etc.
Ainsi, la Chine tente de faire croire à l'origine américaine de la Covid-19 en 2020, et soutient la Russie dans la guerre en Ukraine depuis 2022. Cette nouvelle posture chinoise sera-t-elle un échec ou un succès stratégique ? Elle est quoi qu'il en soit déterminante sur un échiquier mondial bousculé.