Les origines de la pensée chez l'enfant
« Mêlé aux choses par ses actes, sa sensibilité, ses désirs, l'entant doit apprendre à se les opposer comme des objets ayant une existence indépendante de la sienne, des modalités qui ne varient pas avec ses propres variations subjectives, une durée qui ne soit pas liée à celle de ses perceptions présentes. Pour s'en donner la représentation, il doit réduire par degrés son union avec elles. [..] Comme le premier objet de sa libido est son propre moi, celui de ses premières représentations reste mêlé et comme assimilé à ce qu'elles ont de plus subjectif. Puis se succèdent des objets, personnes ou choses, à l'existence desquelles il faut que la sienne devienne de plus en plus étrangère. Ainsi s'étagent les plans qui le mènent du pur intuitionnisme à l'image d'autrui ou du réel. »