« Ils parcourent le pays. Ils passent d'une station à l'autre, et de demander, à chaque propriétaire : Qu'as-tu là ? Coups de pied, coups de poing au devenir. Au bout de leurs bâtons, des loques noires pour drapeaux... Ils parcourent le pays. Ils passent... marchent. »
En 1847, à Berzée en Belgique, comme dans d'autres pays d'Europe, des conditions climatiques désastreuses et de mauvaises récoltes engendrent une famine. Un groupe d'hommes et de femmes décident de changer la donne. D'abord en négociant, puis, en dernier recours, en se servant dans les greniers de ceux qui thésaurisent le grain.
Frédérique Dolphijn brosse un récit tout en nuances. Nantis et insurgés se côtoient, le cycle des saisons et les circonstances de la vie les impactent différemment.
Baptiste, le Baron endeuillé, Zélie, l'intendante, la jeune Margot qui se débat avec sa condition de fille, Célina qui espère grimper dans l'échelle sociale, le père Bancus aveuglé par le poids du travail, le curé Béraux planqué dans son église... tous sont liés et ont leurs failles.
Certains cherchent à défendre leurs intérêts, d'autres à comprendre la colère des insurgés. Le récit se tisse, dans les jours qui précèdent l'insurrection, jusqu'à ses conséquences.
En faisant sienne cette révolte, c'est toute une époque que l'écriture de Frédérique Dolphijn fait revivre, celle d'un siècle où chacun et chacune a sa place et est censé la tenir, jusqu'au jour où tout bascule...