Alors que le «rêve américain» n'a rien perdu de
son attraction, Nicolas Duvoux a entrepris une enquête
ethnographique auprès de fondations philanthropiques
et du tissu associatif qui tentent de pallier la déliquescence
des quartiers pauvres et minoritaires d'une grande
métropole du nord-est des États-Unis : Boston. Véritable
laboratoire des sciences sociales du XXIe siècle, Boston,
mieux qu'aucune autre, fait ressortir le spectacle de la
coexistence de la richesse et de l'ouverture d'esprit avec
la pauvreté et la ségrégation raciale. L'enquête s'est déroulée
auprès de ceux qui vivent dans l'envers du mythe
étasunien, fait de pauvreté, de marginalité sociopolitique
et de violence, comme auprès de ceux qui leur viennent en
aide. Elle permet de cerner la forme et les limites de l'organisation
communautaire qui cherche à se recréer autour
du don philanthropique. Elle montre comment, sur les
débris du ghetto, des philanthropes cherchent à régénérer
la communauté indispensable pour faire vivre le
rêve américain et justifier leur propre réussite.