Les Palimpsestes
Ça ne va pas très fort ces derniers temps pour Czelaw Prześnicki. À trente-cinq ans, cet autoproclamé « écrivain raté », ressortissant polonais d'expression antarctique, se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique liégeois. Vétérinaire contrarié, auteur d'un premier roman qui s'est vendu à six exemplaires, tenaillé par une sévère disette sexuelle et l'angoisse de la page blanche, Czeslaw sent que ses nerfs vont bientôt lâcher... Il erre dans les couloirs d'une étrange institution dont les patients se nomment Nabokov, Beckett, Cioran ou encore Ionesco. Vol au-dessus d'un nid de génies - tous autant de grandes figures de l'exil qui, accusées d'avoir renoncé à leur idiome maternel, doivent se soumettre à une énigmatique « thérapie bartlebienne » censée les remettre dans le droit chemin linguistique.
Roman cosmopolite étourdissant d'espièglerie et d'inventivité, Les Palimpsestes, sous les abords d'un hommage fantasque à la littérature, dresse le portrait aussi touchant que désopilant d'un personnage en crise. Tiraillé entre plusieurs langues, plusieurs identités, plusieurs masques, ce descendant déjanté des héros kafkaïens est le visage tragi-comique de notre époque, et sa folie est la nôtre.
Je m'appelle Czeslaw Prześnicki, je suis un misérable immigrant d'Europe de l'Est et un écrivain raté, il y a longtemps que je n'ai plus de relations sexuelles et je suis interné dans un asile en Belgique, pays qui est sans gouvernement depuis un an.