Une femme peint sa vie, par la parole, comme on livre un combat.
Dans une maison riche, à Marseille, à la fin d'une guerre, une jeune fille - elle, autrefois - se laisse mourir de faim. Elle a quatorze ans, ou quinze. Elle dit non à tout, au point de finir par dire non à la folie et à la mort. Elle raconte comme on traverse, de couloir en couloir, une série de portes. Elles s'ouvrent lorsque les mots transforment la douleur en louange.
De longues années plus tard. Elle va et vient dans sa maison vide. Le désert le plus dangereux c'est celui que soi-même on devient à force de se protéger d'aimer. Elle convoque, par la parole, les êtres qui sont passés, qui lui manquent, elle met en lumière la légende qu'ils ont, de leur vivant, écrite, avec leur chair.
Dans le premier temps du récit, la voix est solitaire. Dans le deuxième, elle devient multiple.