Sauvages, drogués, moches, les pauvres sont aussi violents. La plupart
écoutent du rap. Leur sexualité est suspecte. Ils sont d'une modernité
affolante et d'un archaïsme révoltant. Certains se droguent, d'autres sont
islamistes. Ils vivent en banlieue.
Il met le doigt où ça fait mal, Étienne Liebig. Car les stéréotypes qu'il
dénonce, personne n'y échappe. La banlieue est devenue l'envers de notre
monde. Notre enfer, inquiétant et maléfique. Comment ces représentations
se sont-elles imposées ? Jusqu'à quel point ont-elles contaminé la réalité ?
Ce nouveau dictionnaire des idées reçues démonte avec jubilation les
préjugés qui pèsent sur les «quartiers». Nos fantasmes, les médias,
l'influence des politiques se mêlent pour créer une barbarie imaginaire.
Sur fond de misère grandissante, ces représentations contribuent à
construire le mythe d'une France coupée en deux. Hier encore, seuls
les cons et les fachos y croyaient. Mais soyons honnêtes : nous nous
sommes tous mis à y croire.
Et si on allait voir ce qui se passe vraiment chez les barbares ?