Les Paysages gravés du Haut-Atlas marocain
Ethnoarchéologie de l'agdal
Le Haut-Atlas est la chaîne la plus élevée d'Afrique du Nord, avec une dizaine de sommets dépassant les 4 000 mètres d'altitude, dont le célèbre mont Toubkal (4 165 mètres). Le massif n'a pourtant jamais constitué un véritable obstacle au peuplement humain. Bien au contraire, il représente un lieu privilégié de rencontre, un trait d'union entre
Méditerranée et Sahara, comme le montre l'expression rupestre. Les paysages gravés du Haut-Atlas sont des alpages de haute montagne, situés à plus de 2 000 mètres d'altitude. Les sites rupestres se concentrent à proximité des dépressions et des prairies humides, des sources et des bergeries occupées aujourd'hui par les pasteurs transhumants.
Et depuis plus de quatre millénaires, une relation étroite entre art rupestre et transhumance pastorale est observée. Les alpages de l'Atlas illustrent, en outre, la continuité d'une pratique communautaire originale - l'agdal - qui exprime les valeurs cardinales de la société pastorale amazighe. Dans ces hauts lieux, le partage des ressources entre les
différents groupes d'éleveurs repose sur de nombreux rites et croyances.
Ces paysages culturels sont cependant fragiles et menacés par les activités de l'homme moderne. Ils sont pourtant les garants d'une longue histoire qu'il devient aujourd'hui nécessaire de préserver et de protéger, si l'on souhaite qu'ils continuent à raconter.