Sur fond d'années 90, de rock'n'roll et de fêtes
parisiennes, le roman retrace, à travers l'itinéraire de Thomas - depuis son intoxication
jusqu'à sa "renonce" - le portrait d'une génération décimée par la came et le sida.
Sur
cette époque, l'auteur pose un regard lucide mais aussi amusé, en rupture avec les facilités du
genre et les lieux communs d'usage. Ici, pas de quête de la sensation, pas de repentir non
plus, ni de misère excessive, mais au-delà du quotidien junky, une réflexion originale et
profonde.
Les Peaux transparentes est un roman à part. L'écriture, plus exactement
la collusion des écritures, pousse ce livre dans des directions inattendues. Un roman
inclassable, balayant le spectre de l'addiction, de ses servitudes, mais aussi de ses élans.
Une oeuvre ambitieuse, sans concession, qui empoigne le Mal à ses racines et cherche à
atteindre la Vérité. Une Vérité surprenante car le Mal, justement, n'est pas toujours là où on
l'attend...
Thomas s'intoxique pour ne pas crever. Aujourd'hui, Marc Dufaud écrit pour
rester en vie... Une forme de rédemption?