La pêche en mer – toutes les pêches sauf la Grande pêche – perdure pendant la Seconde Guerre mondiale sur le littoral atlantique. Les pêches côtières connaissent même un réel renouveau : la flottille compte plus de bateaux et d’inscrits maritimes en 1943 qu’en 1938. Le conflit n’interrompt pas le nouvel élan amorcé en 1937, bien au contraire ; encouragée par les Allemands et les Vichystes, la pêche se maintient, les pêcheurs apprenant à composer avec les contraintes et les règles, quand ils ne les contournent pas. Longtemps considérée comme une activité secondaire, la pêche acquiert un nouveau statut dans l’économie de guerre alors que « la France a faim ». Dans un premier temps l’activité des saleurs, saurisseurs et conserveurs ne faiblit pas, elle est même d’autant plus protégée que l’Occupant en est le premier bénéficiaire. Mais les deux dernières années de guerre voient une forte diminution de la production halieutique liée aux difficultés d’approvisionnement en carburant et à la réglementation de plus en plus stricte des forces d’Occupation alors que font défaut des éléments essentiels du conditionnement des sardines et autres maquereaux, le fer blanc et l’huile. Les archives des quartiers de l’Inscription maritime, fonds d’une rare richesse, nous permettent de prendre conscience que toute la Bretagne a pêché jusqu’en 1943, avec le soutien de Vichy. Le livre de Jean-Christophe Fichou apporte des informations souvent ignorées pour n’avoir pas fait, jusqu’à ce jour, l’objet de publication.