Les petits papiers de Serge Gainsbourg
« Sans technique, un don n'est rien qu'une sale manie », chantait Georges Brassens. Serge Gainsbourg qui aimait faire croire qu'il « balançait ses lyrics » avec facilité ne le savait que trop. En témoignent ici les fac-similés de ses manuscrits, raturés, corrigés, pleins de biffures, découverts en grande partie par Charlotte Gainsbourg rue de Verneuil.
C'est à l'occasion de la transformation de cette maison mythique en musée qu'ont été récemment retrouvés de nouveaux manuscrits de chansons comme Les P'tits Papiers, La Gadoue, II s'appelle Reviens, L'Ami Caouette, Overseas Telegram, Love on the Beat, Dis-lui toi que je t'aime, qui viennent compléter les brouillons de chansons cultes comme Je t'aime... moi non plus, La Javanaise, Initiais B.B. ou L'Homme à tête de chou...
Remettant inlassablement sur le métier le matériau de sa création, la plume Sergent-Major de Gainsbourg dévoile la fabrique des chansons qu'il a composées pour lui-même ou pour d'autres. Ouvrage somme pour œuvre monument, ponctué d'extraits de scénarios, de partitions annotées, de pages de roman, d'aphorismes, d'œuvres de jeunesse, de rares dessins, de reproductions de ses agendas Hermès où les séances d'enregistrement côtoient des recettes de cuisine... ce livre est un objet collector, une mine où fourmillent rimes complexes, jeux de mots, doubles sens, licences poétiques et érotiques.
Contextualisés et éclairés par le commentaire passionnant de Laurent Balandras, ces manuscrits forment un bouquet capiteux, nerveux et émouvant, chargé des parfums d'atelier du peintre parolier. Une invitation exceptionnelle à contempler et à surprendre le génie dans ses errances et ses fulgurances.