Une histoire de morgans et de sirènes, du folklore
et pas très neuf, - mais il y a le «filigrane», le
martyre, les sursauts de la douloureuse conscience
irlandaise révulsée et incarnée dans ce grotesque
Trompilh à la fois haïssable et pitoyable qui palpite,
ombre confuse, sur un fond volontairement imprécis
(tant il est mal supportable !) de torpillages et d'agonies
collectives, sous-marines. Là où le professeur Max
Lebeau, avec tout son savoir, reste quinaud ou prend
le change, une «innocente», la sauvage et intuitive
Floric Guichaoua, entre de plain pied, son chant du
scalp à la bouche, dans l'âme de ce Quasimodo marin.
Floric put-elle aimer vraiment un pareil magot ? Mais
leurs amours tiennent si peu de place dans le roman
jusqu'à la tragique péripétie finale ! Et la bosse et le
boutoir de Trompilh étaient peut-être postiches : du
moins rien n'empêche de le supposer et le tour même
du récit y pousse. Voyez comme les choses s'arrangent
aisément à la cantonade dans un roman où «le texte
écrit n'est pas tout» et se double d'un texte rêvé : il
n'est que de laisser faire au lecteur...» (extrait de la
lettre-préface de Ch. Le Goffic).