Entre la grande édition de ses Oeuvres complètes et les petits recueils de Pensées, voici un ouvrage intermédiaire, accessible, contenant Les Plus Belles Pages d'Élisabeth de la Trinité (1880-1906), présentées avec art et intelligence.
Artiste, musicienne, saisie par la beauté absolue de Dieu et son désir magnanime de nous sauver, la bienheureuse Élisabeth Catez, jeune laïque dijonnaise, puis carmélite, aimait exprimer son enthousiasme et faire rayonner cette Présence de l'au-delà en nous. Ces «plus belles pages» sont nées de longs silences en Dieu, cherché avec un amour des plus ardus et rencontré dans «le Ciel de notre âme». Élisabeth scrutait les profondeurs de Dieu qui, si elles ne livrent pas leur Mystère, du moins rayonnent de leur Ardeur. On sent dans ces pages le souffle prophétique d'un être de ferveur, de force et de joie, généreux jusqu'au bout, qui ne peut plus se taire face à ceux qu'elle aime en Église.
Dieu, invisible, serait-il «beau»? Innombrables sont les priants qui l'affirment. S'approcher de Dieu, serait-ce mieux découvrir cette Beauté, voire en être silencieusement revêtu? Le père Conrad De Meester, fidèle exégète de la pensée d'Élisabeth, y répond dans un essai introductif, riche et bien articulé, prélude à cette symphonie de beauté spirituelle d'une heureuse contagion régénératrice.