Bertil Galland a beaucoup dévoilé de lui-même
dans les reportages, essais, chroniques
et récits nés de son parcours de journaliste et
d'éditeur. Mais on ignorait presque tout des
années de jeunesse qui avaient ouvert cet itinéraire
exceptionnel. Les voici racontées pour
la première fois dans Les Pôles magnétiques,
son nouveau livre inaugurant la publication
complète de ses écrits aux Editions Slatkine.
En même temps qu'elles restituent le climat
culturel, moral et intellectuel d'une époque, ces pages très personnelles
déchiffrent l'«équation Galland» avec ses identités multiples déjà présentes
au seuil de sa vie d'adulte. Les clés des ressorts intimes sont livrées : la
figure centrale et aimée de la mère, les pères de substitution, la précocité du
surdoué animé d'une insatiable curiosité des gens, des lieux et des choses,
la volonté farouche d'indépendance et le goût des chemins de traverse, la
puissance structurante de la poésie, le vagabondage de l'errant planétaire, le
désir d'Europe couplé à l'ancrage vaudois. Ouverture, enracinement : aucun
besoin de choisir entre les deux. L'enchantement de l'ailleurs ne va pas sans
l'«ici», incarné dans les hautes figures d'André Bonnard, de Gustave Roud
ou de Marcel Regamey ; chez les Islandais, fous de littérature rencontrés dans
les lointains du continent, l'auteur va chercher l'impulsion qui le conduira à
publier les meilleurs écrivains de son pays.
Traversées d'un souffle lyrique, émouvantes et drôles, ces pages qui révèlent
un homme suivi et aimé par des milliers de lecteurs seront aussi, pour les nouvelles
générations, le bréviaire d'une jeunesse telle qu'elle mérite d'être vécue
sous le signe de la découverte, de l'amitié et de la poésie.