Kant
Les Progrès de la métaphysique
« Quels sont les progrès réels de la
métaphysique en Allemagne depuis
de la métaphysique le temps de Leibniz et de Wolff ? » La
réponse historique que Kant apporte à
cette question posée par l'Académie de
Berlin est lapidaire : la métaphysique
n'a jamais fait de progrès. Tout au plus
a-t-elle stagné dans le néant, avant de
sauter le pas qui l'a conduite jusqu'à l'achèvement, et
qui coïncide avec la Critique kantienne. Si progrès il
y a, il n'est pas chronologique : en donnant un sens
systématique au problème, l'auteur de la Critique de
la raison pure définit plutôt la métaphysique comme
une progression du sensible vers le suprasensible,
dépassement dont chacune des étapes correspond à un
moment de sa propre méthode.
Ce texte inachevé et posthume, rédigé entre 1793 et 1795,
ne délivre pas seulement de précieux éclaircissements
sur la philosophie et la démarche de Kant, il trace
aussi les contours de cette métaphysique singulière
dont la Critique est la refondation.