L’histoire semble montrer que les grands pays, parvenus à un certain degré de puissance et de développement, sont poussés à se « mondialiser » et à dépasser de fait leurs capacités réelles. Inéluctablement, ce processus les conduit au déclin, qui n’est en somme que l’effet direct de leur sur-engagement. Mais derrière cette hypothèse très générale d’un couple logique « mondialisation – déclin » apparaissent immédiatement d’importantes différences. Les exemples britannique et américain frappent à première vue l’esprit, comme correspondant à cette hypothèse alors que la Russie, l’Allemagne ou la Chine évoquent des évolutions beaucoup plus complexes. Rien n’est univoque : la mondialisation est en général comprise comme un phénomène de nature économique, mais elle comporte aussi des aspects militaires et idéologiques. Elle peut d’autre part être considérée comme hégémonique, être rejetée, ou être équilibrée par un engagement régional. Quant au déclin, il peut être conçu comme absolu ou relatif, voire être accepté comme étant la marque d’un rattrapage normal par les pays émergents.