Indicateurs visibles de la diversité des populations animales domestiques que l'on peut rencontrer dans un pays ou dans une région, les races d'élevage sont le fruit d'un processus d'évolution et de différenciation entamé depuis des millénaires, dans lequel le travail de domestication a joué un rôle déterminant.
Entre Loire et Pyrénées, de l'océan Atlantique au Massif central, forte des spécificités pédoclimatiques et agropastorales de ses différentes composantes, la « Grande Aquitaine » de cet ouvrage - à peu de choses près le duché d'Aliénor auquel on a retranché le comté d'Auvergne - est devenue au fil des siècles le réservoir d'une extraordinaire biodiversité domestique.
Aux productions de masse qui restent nécessaires - satisfaites par nos races les plus productives - s'ajoutent des solutions alternatives mettant en avant la qualité, la spécificité et l'identité. Elles reposent sur un matériel biologique original et valorisent les savoir-faire paysans. En terme de développement agricole, ce schéma, adossé à une gestion dynamique des populations d'animaux d'élevage, correspond à une agriculture dont les acteurs sont plus proches du produit fini et des consommateurs. Retrouver (ou conserver), avec des races adaptées à des systèmes fermiers économes et autonomes, une réelle dimension économique semble la meilleure façon d'assurer, sur le long terme, la préservation d'un matériel génétique dont la disparition serait irréversible...