Cette étude, où chaque proverbe cité est traduit, analyse une
quinzaine de recueils en considérant chacun d'eux comme une
oeuvre à part entière. L'originalité d'une collection apparaît dans le
choix des proverbes, dans leur ordre, et surtout dans les
commentaires en latin ou en français qui les accompagnent. On
peut distinguer trois principaux types de recueils. Certains sont de
courtes listes que l'on traduit en latin dans les écoles. D'autres, les
plus célèbres, tel Les proverbes au vilain, sont faits de strophes de
vers terminées chacune par un proverbe, et le poète peut y
exprimer sa façon de sentir et de penser. Enfin il existe des listes
de plusieurs centaines de proverbes, avec ou sans commentaires,
grossies de proverbes nouveaux émanant de milieux urbains ou
princiers. Dans l'ensemble, le cadre et les acteurs figurant dans les
proverbes changent davantage que la vision du monde, où
dominent la résignation devant le destin et la modestie des
ambitions. Les recueils tardifs témoignent d'un intérêt nouveau
pour le travail et les activités urbaines. Les formules ironiques
visant les femmes ou le clergé semblent passer de mode. Mais le
vilain, qui pourtant joue le rôle de conservateur des proverbes,
reste le stéréotype de la bassesse, comme dans d'autres genres
littéraires.