En 1994, les Républicains élus à la Chambre des représentants promettaient une révolution conservatrice qui devait réduire la place de l'État fédéral dans la société américaine. Vingt ans plus tard, ce livre dresse le bilan législatif de la longue période de domination républicaine sur la colline du Capitole pour s'interroger sur la portée de la révolution annoncée.
En étudiant notamment l'impact des élus du GOP sur la politique budgétaire et les réformes, adoptées ou avortées, de l'État-Providence américain, on observe un écart spectaculaire entre les paroles et les actes. Comment expliquer cet échec relatif de la révolution conservatrice ? Quels obstacles électoraux et institutionnels se sont dressés sur la route des conservateurs américains pour les empêcher de mettre en mouvement leurs ambitions de transformation radicale ?
Retracer la trajectoire historique de la mouvance conservatrice jusqu'à l'émergence du Tea Party permet de mesurer combien les déceptions politiques s'accompagnent d'une fuite en avant idéologique qui vient nourrir les frustrations futures. Le retour en arrière permet d'éclairer les débats actuels sur la crise du politique américain. Le Congrès contemporain, paralysé par les luttes partisanes acerbes, est né en 1994 ; les germes des dysfonctionnements actuels ont été semés par Newt Gingrich et ses acolytes.