Il n'est pas de groupe humain sans musiques : hymnes
nationaux, chansons militantes, refrains générationnels
attisent les émois individuels, exaltent les identités collectives,
consolident une mémoire commune.
Cet ouvrage invite à un parcours à travers les usages et
mésusages historiques et littéraires de la musique (Barrès,
Proust, Kundera). Il s'interroge sur la force d'attraction
des musiques qui scellent le sentiment d'appartenance de
l'individu à un groupe.
Livre d'histoire par la musique, Les Résonances de
l'ombre montre que si la musique contribue à construire
les identités, elle sert aussi à les stigmatiser (Wagner et
l'influence maléfique des Juifs dans la musique) ou à les
diminuer (Gobineau et ses stéréotypes sur la musique des
Noirs). L'analyse du goût musical permet de repérer la
montée en puissance d'un triangle de plomb entre les années
vingt et les années quarante : valorisation de l'origine,
sacralisation du lien entre une musique, une terre, un
peuple, exécration d'un ennemi qui en menace l'intégrité.
À la manière dont la musique est aimée, on mesure l'imprégnation
d'un fascisme culturel sur les sensibilités.