« La Normandie que je connais se tient loin des remous de l'Atlantique. Son air est moins venteux et ses vents moins saumâtres. »
Ainsi commence ce portrait d'un genre nouveau.
Jean-François Roseau nous y dépeint Barbey d'Aurevilly sous des angles imprévus, surprenants, poétiques. Au-delà de l'éternel cliché du dandy catholique réfractaire au progrès, qui sait qu'il était amoureux des statues, qu'un libraire avait permis à son oeuvre d'exister, qu'il décorait ses brouillons pour la postérité ou qu'il était très prisé des présidents français ? L'écrivain, injustement oublié des manuels scolaires, apparaît tel que nous ne l'avons jamais vu. Il se dévoile dans ses rêveries, ses ambitions déçues, ses contradictions d'auteur anachronique, lorgnant vers Saint- Simon tout en préfigurant Proust et Céline, romanciers de la mémoire et de l'outrance.
Mais Barbey est aussi prétexte à parler d'autres choses. De littérature, d'art, d'amitié, de politique, de vie, de mort. Jean-François Roseau nous entraîne dans ses pensées voyageuses, de Flaubert à Simenon, des enchères de l'hôtel Drouot aux rivages de la Manche.
Tableau fragmenté où chaque coup de pinceau est l'occasion d'une divagation tantôt anecdotique, tantôt érudite, Les Rêveries de Barbey éveillent les nôtres, s'y mêlent et les enchantent.