On entre dans La Grande Intrigue par une porte ou par une autre,
et ce quatrième volume peut donc être abordé par des lecteurs qui ne
connaissent pas les précédents.
Dans cette suite romanesque qui revisite la société française à travers
trois ou quatre générations, la chronologie est brisée, la mémoire et
le présent se télescopent. Le romancier évoque ainsi les traces laissées
par la guerre de 1914-18 dans les familles Maudon, Herdoin et Rubien,
aussi bien qu'une partouze parisienne où il suit Nicolas Rubien et sa
compagne et cousine Louise Herdoin, remontant ainsi à la Genèse et au
mythe judéo-chrétien de la Chute. Les décalages générationnels créent
des rapprochements inattendus : on verra le jeune Grégory Rubien initier
son grand-père, François, le vétérinaire retraité de Villefleurs, aux secrets
de l'émission Cool Quartier, concept mixte entre Loft Story et Plus belle
la vie que s'est plu à inventer l'auteur...
On croisera un homme d'affaires chinois, n° 1 mondial des sites de
rencontres sur Internet, et inventeur d'une nouvelle langue universelle,
Unilog ; on découvrira les méditations inquiètes du curé de Vernery-sur-Arre
qui voit s'effondrer le catholicisme... Mais d'un chapitre à l'autre,
un subtil jeu d'échos montre bien que l'on parle du même monde, d'un
monde où les héritages du passé continuent de peser sur les vivants,
et dont les évolutions, flirtant parfois avec l'absurde, suscitent autant
d'interrogations. Et l'on rencontrera des êtres qui nous ressemblent, et
dont les bonheurs ou les alarmes sont les nôtres.