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«Outre le Roland furieux, on a aussi suprêmement
célébré l'Arioste pour ses Satires, car, en
imitant Juvénal et les autres écrivains antiques,
dans les idées mais aussi dans le style humble et
prosaïque, il a divinement réussi. Le style est
facile et naïf, et propre à la satire, [c'est-à-dire]
simple et approprié.» (F. Sansovino, 1560) Et
cependant, on comprendra vite en lisant ces
Satires - elles qui recèlent tant de vérités et de
mensonges sur le poète et sur son temps (celui
des Médicis, des Este, de Castiglione, Jules II,
Léon X), elles qui sont pleines d'une verve qui
n'a pas peur de dire les choses et dont le trait
est énergique et coloré - que la «simplicité»
est le fruit d'un travail très élaboré. Car, loin de
s'exprimer au premier degré, l'Arioste, par delà
la colère plus ou moins feinte et la plaisanterie,
ne laisse que deviner ses vraies déceptions,
pour l'essentiel amicales. Mais on pénètre alors
dans l'intimité de l'auteur du Roland furieux, en
plein coeur de la Renaissance italienne.
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