Les seli'hote « Litvak »
En écrivant sur certaines seli'hote, des historiens de grandi renommée ont porté des jugements s'excluant par là-même du cadre de leur travail. Ils jugeaient certaines seli'hote « malheureuses et obscures » où manquent des mots des liens logique, des transitions ; des coordinations... Leurs auteurs ne connaîtraient pas l'hébreu et inventeraient de nouveaux termes, de nouvelles formes. Il est vrai que certaines seli'hote sont très difficiles à saisir. Mais les jugements des historiens montrent une incompréhension totale de l'essence de la seli'ha qui ne suit pas nécessairement et toujours les règles classiques de la grammaire, mais qui constitue comme l'écho de l'âme de la nation juive, opprimée, exilée, égarée, persécutée, malmenée, recherchant son chemin dans l'obscurité menaçante. Quand un homme a été confronté à un terrible danger, il ne reprend pas ses esprits immédiatement. Les paroles qu'il prononcera seront hachées, décousues, surgissant à l'improviste, sans lien. Tout se bouscule dans sa tête comme dans l'âme d'Israël qui s'exprime au coeur de tourments indicibles et dont le langage s'exprime, tel un volcan crachant son feu, crachant son désespoir, hurlant sa prière. Qu'ils sont pauvres ces jugements d'historiens qui ne prennent pas en considération le rythme de l'intériorité de la vie de la nation et qui ne se réfèrent qu'aux règles usuelles d'une grammaire qui néglige le vécu intérieur. Pour dire la souffrance du peuple juif, le langage classique ne suffit plus. Il fout inventer un nouveau rythme, au souffle court parfois, de nouvelles formes, car Israël a été déformé par les persécutions qu'il a subies. La seli'ha est comme une incarnation de l'âme juive qui se tourne vers son Créateur Souvent, la seli'ha est un récit de souffrance qui relate la fidélité d'un peuple à son Dieu envers et contre tout !