Que signifie « gagner une guerre » aujourd'hui ? Et comment définir la victoire au cours de l'histoire ? Si la question de la victoire est au centre de la réflexion stratégique actuelle, elle n'en demeure pas moins sans réponse.
Gaïdz Minassian ouvre son ouvrage sur un dialogue entre Achille, incarnation de la force, et Ulysse, personnalisation de la ruse, en présence d'Hector venu en observateur les voir s'invectiver sur les ambivalences de la victoire du Néolithique à nos jours. Il revisite ensuite trois dernières décennies d'hubris et ses impossibles victoires lors des interventions onusiennes ou des « guerres contre le terrorisme ». Pour mieux comprendre cette disparition de la victoire telle que nous la concevons, ne convient-il pas d'abord de renoncer à la puissance et à la ruse, pour endosser une éthique d'humilité ? En somme, abandonner Achille et Ulysse pour retrouver Hector.