Les séparations, entre attraction et perte, séduction et renoncement,
scandent le rythme de la présence et de l'absence, tout au long de la vie,
dans ses passages, ses aléas et ses désordres, dans ses rencontres
et ses miracles. Entraînées par la masse d'affects tristes, nostalgiques
voire mélancoliques, figées par l'angoisse de l'éloignement et de la mort,
les séparations risquent d'être essentiellement saisies dans le halo
du désespoir ou du traumatisme.
Ce serait oublier la détermination constructive, indispensable à tous
les processus de différenciation : qu'ils se déclinent entre dedans
et dehors, réalité psychique et réalité matérielle, moi et autre, masculin
et féminin, ils trouvent dans l'expérience de séparation et dans
les représentations qu'elle se donne, un support fondamental riche
de toutes les potentialités de changement.