Tous les médiévistes connaissent la Séquence Buona pulcella fut Eulalia, ils savent aussi que cette œuvre majeure, la première du plus ancien français, est loin d'avoir livré tous ses secrets. Les auteurs ont donc décidé de revisiter ce poème, l'histoire de la sainte qui en est le sujet, la langue dans laquelle il est écrit, son environnement dans le manuscrit 150 de la Bibliothèque municipale de Valenciennes, qui l'a miraculeusement préservé, et dont ils dressent un inventaire précis. Leur étude minutieuse révèle un poète à la fois cultivé, délicat et efficace. Elle met en lumière une langue en formation qui, contrairement à ce qu'on croit, est, par bien des points, déjà du français. Par la même occasion, ils ont aussi édité et traduit les quatre autres textes latins et germanique entourant cette Séquence romane : Cantica uirginis Eulaliae, Dominus caeli rex, Uis fidei, Rithmus Teutonicus. On verra que tous méritaient cette revalorisation.